Nîmes Assises du Gard : trente ans de réclusion pour le meurtrier de Djamila

Nîmes Assises du Gard : trente ans de réclusion pour le meurtrier de Djamila


Quand il a été incarcéré, le village d’Avèze a été soulagé. A la barre, selon les témoins du cru Carrié semait la terreur. Nu ou en tenue de gendarme pour faire la circulation ou en militaire sous prétexte qu’il était agent secret, il se promenait avec des chiens, et toujours en laisse, un mouton qu’il allait massacrer.

Fusil en joue, il a chassé de chez lui ses parents et son frère, mais aussi les femmes qui ont partagé sa vie. Vis-à-vis de ses deux jeunes enfants, la violence a été sexuelle. Et il a été condamné pour ces agressions-là. Et puis, il y a la mort de Djamila... Sans traces, sans cadavre. Une seule fois, Christian Carrié a confessé l’horreur de son geste.

Au juge d’instruction, il a raconté comment il a, en août 1998 dépecé et réparti dans des sacs poubelles le cadavre de sa compagne. Le reste a été dévoré par ses chiens, soit cru, soit cuit ! Battue, humiliée, maltraitrée, elle n’a eu qu’un bonheur : sa fille Lisa. Après la séparation du couple, le seul objectif de cette mère était de la récupérer. Elle allait en obtenir la garde quand.... "Lisa qui n’a plus de famille, sauf un père en détention, vit un dilemme. Elle a l’espoir qu’il n’est pas coupable, mais souhaite qu’il reste en prison."

Me Françoise Delran, la voix de Lisa, espère encore un aveu de dernière minute. Même requête pour Me Rémy Noguier : "Elle attend la vérité... Une réponse qu’elle n’obtiendra jamais". Avec Me Carmelo Vialette les exemples du sadisme de l’accusé pleuvent dans le prétoire. "La nuit, il réveillait ses enfants et, entièrement nus, les obligeait à ramasser les excréments de ses animaux..." L’avocat général dénonce la stratégie des défenses suicidaires. Didier Durand s’exclame : "Chez vous tout est à jeter". La peine maximale encourue étant de 30 ans, l’accusation requiert 20 ans de réclusion. Me Autric et Me Garcia plaident l’acquittement. A propos des aveux, la défense objecte : "Il a une intelligence médiocre. Mais il ne manque pas d’imagination. Carrié a déliré pour se faire remarquer." Après délibéré, les jurés gardois ont condamné Carrié à 30 ans de réclusion.

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Christian Carrié condamné à 30 ans pour le meurtre de son ex-compagne

En décembre 2008, M. Carrié avait reconnu avoir tué Djamila, de 15 ans sa cadette, d'un coup de couteau, et avoir découpé son corps en plusieurs morceaux, avant de les jeter dans des containers publics et d'en faire dévorer le reste par ses chiens. Quelques semaines après ces aveux, l'homme s'était rétracté, expliquant au juge avoir avoué le crime dans le seul but de pouvoir rejoindre la cellule de la prison dans laquelle il était alors incarcéré pour l'agression sexuelle de sa fille.

Les investigations et expertises scientifiques menées par les gendarmes de la section de recherches de Nîmes dans la maison du couple, sur des terrains appartenant au suspect, mais aussi sur tout le territoire national, n'avaient pas permis de retrouver la moindre trace, ni du corps de Djamila, ni des chiens dont ce dernier affirmait s'être séparé. Mais, en 2006, huit ans après les faits présumés, la fille du couple, aujourd'hui âgée de 15 ans et qui s'est constituée partie civile, avait raconté à une juge pour enfants un cauchemar récurrent dans lequel elle voyait son père tuer sa mère d'un coup de couteau. Christian Carrié était alors mis en cause pour avoir agressé sexuellement sa fille.

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